Journalisme de solution, éducation aux médias… Les temps forts Festival de l’info locale 📰
Du jeudi 27 au vendredi 28 juin le cluster Ouest Medialab a organisé la toute première édition du festival de l’info locale à Nantes. L’événement conçu pour les professionnels de l’information a accueilli 350 festivaliers, 80 intervenants et 20 bénévoles. Focus sur les temps forts du vendredi 28 juin avec, au programme : les nouvelles formes de journalisme, l’innovation dans les rédaction ou encore la nécessaire éducation aux médias.
Installé a coeur du média campus de Nantes, le festival de l’info locale première édition n’a pas échappé à la vague de canicule à la fin du mois de juin. Alors que les températures frôlaient les 40° , les festivaliers ont phosphoré entre les différentes salles de conférences. Bénévole pour la Newsroom de l’événement, l’occasion était parfaite pour couvrir les conférences en live tweet.
Journalisme de solution, une façon de se rapprocher du public ?
Face à la tournure négative de certaines informations, le public peut avoir ce sentiment de décalage entre son quotidien et le monde décrit dans les médias. Cela entraîne une perte de confiance du lecteur qui ne se reconnaît pas dans les contenus proposés. Aurore Malval, journaliste de la cellule « solutions » de Nice Matin a présenté la démarche du quotidien qui vise à apporter des solutions face à un problème de société. Sous forme d’enquête de terrain cette pratique vise à inclure le lecteur notamment dans le choix de la thématique.
#FIL : @AMalval nous explique comment, en plaçant les échanges avec ses lecteurs au coeur de sa stratégie, @Nice_Matin a conçu une rubrique de solutions qui inspire les #médiaslocaux francophones. https://t.co/8Orda4E2AA #Infolocale #FIL— Festival de l’info locale (@FILinfolocale) 28 juin 2019
« Le journalisme de solution s’applique à tous les sujets » affirme Aurore Malval, qui souligne la rigueur avec laquelle les thématiques sont traitées. « Il ne s’agit de parler uniquement de bien-être ou d’écologie, on peut tout à fait faire du journalisme de solution sur des thèmes comme le chômage ou le harcèlement scolaire ».
Car journalisme de solution ne rime pas avec journalisme positif. L’idée n’est pas de dresser un portrait idéalisé mais de voir les solutions concrètes qui existent face à un problème et de les évaluer ensuite.
Une idée également soutenue par Nina Fasciaux, membre du solutions journalism network. « Le journalisme de solution c’est la couverture rigoureuse et convaincante des réponses apportées aux problèmes de société. Donc c’est presque un journalisme de réponse plutôt qu de solution. Cela peut être des réponses qui marchent imparfaitement ou partiellement. »
Journalisme de solutions, positif…Comment s’y retrouver ? @NinaFasciaux de @soljourno #FIL #infolocale pic.twitter.com/UoAlbj1QE9— Festival de l’info locale (@FILinfolocale) 28 juin 2019
L’avènement des podcasts
Ils se développent à une vitesse grand V. Les podcasts couvrent une multitude de sujets et proposent des formats d’écoute qui s’adaptent aux habitudes de vie de chacun. Le concept a également séduit la presse écrite locale qui peut proposer sur son site des contenus audio. Grégoire Molle, journaliste à l’Yonne Républicaine a présenté une série de podcasts réalisés autour des problématiques locales telles que les déserts médicaux ou encore le prix du lait. « L’audio permet d’aborder les sujets différemment avec une forme plus pédagogique ou de décryptage. On peut aussi travailler le reportage de terrain sous des formes plus immersives. » Dans une société de plus en plus tournée vers le multi-tasking le fait de pouvoir écouter en faisant autre chose séduit.
L’expérience du podcast dans une rédaction locale comporte néanmoins ses limites. Le modèle économique n’existe pas encore et il est difficile pour la rédaction de mesurer la durée d’écoute des internautes. « Il faut aussi travailler davantage la communication autour de projet et expliquer aux lecteurs le principe du podcast qui leur est souvent inconnu. » Les urbains appartenant aux CSP+ seraient en effet plus eclins à consommer ces contenus. La presse locale fait face à un réel enjeu de séduire un public qui n’irait pas naturellement vers ces contenus.
Les reportages #audio réalisés par @lyonne_fr sont devenus une référence pour la presse locale française. Le journaliste @GregoireMolle à l’origine de ces #podcasts, dévoile les coulisses de leur production https://t.co/BD6YfAUy6I #Infolocale— Festival de l’info locale (@FILinfolocale) 28 juin 2019
L’éducation aux médias, l’affaire de tous
Souvent reliée aux enjeux de circulation des fausses informations, l’éducation aux médias apparaît comme nécessaire aujourd’hui. L’éducation nationale a impulsé des initiatives allant dans ce sens ces dernière années. Animée par Florence Pagnieux, une table ronde organisée par le Festival de l’info locale est venue rappeler l’importance de ces démarches mais aussi la manière dont les journalistes peuvent s’adresser aux jeunes aujourd’hui, en utilisant leurs codes et pratiques.
Face aux #fakenews, à la viralité sur les réseaux sociaux et à la chute d’audience des médias traditionnels parmi les plus jeunes, l’éducation aux médias est devenue une urgence https://t.co/NclhPhh5De @AMalval @fabricehodecent @fdanielpro @flonantes #infolocale #Médiaslocaux— Festival de l’info locale (@FILinfolocale) 28 juin 2019