Jade Desbiens : « La clé c’est de bien s’entourer » 💡
Tout a commencé par une histoire de converses noires, vous savez celles qu’on appelle les « passe-partout ».
Jade était en seconde dans un lycée en Vendée. Du haut de ses 15 ans elle a eu envie de rendre ses chaussures uniques, à travers le jeu des couleurs et des matières. C’est ainsi qu’elle a réalisé son premier « custom » (comprenez customisation). Les converses noires que tout le monde a sont devenues uniques, couvertes des dessins colorés de Keith Haring. Plutôt impressionnés du résultat, ses amis ont commencé à lui passer commande pour personnaliser leur paire.
Sept ans plus tard, Jade ne passe pas une journée sans penser à l’art de la chaussure. Son passe-temps d’adolescente créative est devenu un vrai projet d’entrepreuneure.
Âgée de 22 ans, Jade n’a pas attendu d’être diplômée pour se lancer à son compte. Elle a depuis deux ans le statut d’étudiante entrepreneure ce qui l’a poussé à sortir de sa zone de confort plus d’une fois.
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Hello Jade ! Ce n’est pas la première fois que l’on se rencontre, je t’avais déjà interviewé en 2018 lorsque tu étais étudiante entrepreneure à Rennes. Peux-tu nous résumer le chemin que tu as parcouru depuis ?
Salut ! Lorsqu’on s’était parlé il y a deux ans je terminais ma licence d’histoire de l’art et d’arts plastiques. C’est pendant l’année scolaire 2017-2018 que j’ai créé mon activité avec le programme Pépite France développé par l’État dans les universités.
L’objectif est d’accompagner les étudiants entrepreneurs en leur offrant des cours sur la création d’entreprise, la comptabilité etc. Après cette double licence, j’ai fait le choix de prendre une année sabbatique à l’étranger, tout en gardant mon statut d’étudiante entrepreneure. Il peut être prolongé d’un an dans certains cas. J’avais besoin de cette année de plus pour voir la viabilité de mon projet.
Quelle destination as-tu choisie pour cette année de pause ?
Je suis venue vivre à Madrid en Espagne car j’ai des proches ici. J’avais l’opportunité donc je me suis dit « je la saisis, ça me donnera un nouveau souffle ». Je suis arrivée en me disant que je pourrai développer mon activité sans oublier la France où j’effectue des animations en magasins de chaussures. Par ailleurs, avec Mondial Relay je pouvais assez facilement gérer mes commandes.
Comment-as-tu pu développer ton activité depuis l’Espagne ?
J’ai commencé par mobiliser le réseau de Français expatriés en Espagne, ensuite c’est surtout du bouche à oreille et de la communication sur les réseaux sociaux. Il y a beaucoup de créateurs français qui vivent en Espagne et c’était super de pouvoir en rencontrer.
Cette expérience m’a permise d’avoir le recul que je n’avais pas quand j’avais la tête dans le guidon en France. J’ai eu de plus en plus de commandes et de propositions d’animations en boutique dans l’Ouest de la France. C’est ainsi que j’ai pris la décision en mars de chercher un logement à Nantes.
« Passer de la customisation de chaussures comme les Air Force 1 à des chaussures que peut porter Lady Gaga.»
Quel impact a eu le Covid-19 sur tes projets ?
Tout a été chamboulé avec très peu de visibilité sur l’avenir. Tous mes projets se sont annulés un à un. Alors j’ai dû repenser mon retour en France en réfléchissant vraiment à ce que je voulais. J’ai alors pris la décision de finir mes études et de candidater à un master à Rennes, en arts plastiques.
L’idée c’est de pouvoir consacrer du temps à mes projets d’entrepreneure tout en validant un mémoire de recherche dans ce domaine. J’ai vraiment envie d’explorer de nouvelles techniques et passer de la customisation de chaussures assez classiques comme les Air Force 1 à des chaussures que peut porter Lady Gaga.
« Dans l’entrepreneuriat, l’humain est très important .»
Après ces deux années passées en tant qu’étudiante entrepreneure, qu’as-tu retenu de positif ?
Je dirais que le plus gros point fort du dispositif Pépite c’est l’accompagnement. J’ai pu m’entourer de personnes formidables qui m’ont permise de faire grandir mon projet. Mon tuteur continue de m’aider même depuis l’étranger. Le fait d’être avec d’autres étudiants entrepreneurs c’est aussi une richesse, on passe tous par les mêmes questionnements.
Il y a un esprit collectif qui est très fort et qui permet aussi d’innover. Dans l’entrepreneuriat, l’humain est très important. Quand tu fais une campagne de financement participatif, la personnalité du porteur de projet compte autant que le projet lui-même.
Qu’est ce qui selon toi est le plus difficile dans ta vie d’entrepreneure aujourd’hui ?
C’est lorsque je dois me confronter à l’administration. Cela fait plusieurs mois que je veux obtenir le statut d’artisan d’art auprès de la chambre de commerce mais ça coince toujours. Il y a cette tendance à vouloir mettre des étiquettes à tout le monde et si on ne remplit pas certains critères on est mis de côté ce qui est très frustrant.
« Je sais que même si je n’en faisais pas mon métier ça fera toujours partie de ma vie. »
Quel est ton moteur principal de motivation ?
C’est la passion, sans hésiter. Si pendant une semaine, je ne travaille pas de mes mains, ça me manque. Je sais que même si je n’en faisais pas mon métier ça fera toujours partie de ma vie.
Pour les jeunes qui ont une passion et hésitent à se lancer je ne peux que les encourager. Si vous êtes persuadés que votre idée répond à un besoin, si vous voyez déjà qu’il y a des gens qui s’y intéressent, renseignez vous sur les structures qui peuvent vous aider. La clé c’est de bien s’entourer.
« Innover au sein d’un grand groupe c’est aussi possible.»
Penses-tu revenir un jour au salariat ou ce n’est pas dans tes projets pour le moment ?
Je trouve qu’on n’en parle pas suffisamment mais le fait de pouvoir entreprendre tout en étant salarié d’une entreprise, c’est possible. Ça porte un nom d’ailleurs : l’intrapreuneuriat.
Innover et être dans un grand groupe c’est n’est pas incompatible. Je vois des grandes marques de chaussures se lancer dans ce type d’expérience comme Puma. Yassine Saidi a pu développer en équipe une paire de chaussures en collaboration avec Rihanna. À terme, ça pourrait vraiment être un type projet qui m’intéresse. On peut faire du collectif une vraie force.
Où retrouver Jade :
✨ Pour lui commander une personnalisation de vos chaussures préférées : son site.
✨ Pour suivre son quotidien et voir ses plus belles paires : Instagram et Facebook.
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