Les plus et les moins des magazines de dĂ©veloppement personnel đ»
Les magazines de dĂ©veloppement personnel occupent une place de plus en plus prĂ©dominante au sein des kiosques Ă journaux. Ils se nomment Flow, Open mind ou encore Respire et arborent de jolies pages de couverture aux couleurs vibrantes. Si chacun dâentre eux dĂ©cline son propre univers, un certain nombre de facteurs communs les regroupent au sein dâune mĂȘme famille. Le dĂ©veloppement personnel est en effet un sujet « Ă la mode » que lâon aborde de plus en plus dans les mĂ©dias et sur les rĂ©seaux sociaux. Trouver un sens Ă sa vie, nourrir ses ambitions, oser entreprendre⊠Si ces thĂ©matiques reviennent rĂ©guliĂšrement il est intĂ©ressant de sâinterroger sur les points forts et les amĂ©liorations possibles dans ces publications. Tour dâhorizon en quatre points.
1. Développer son imagination et sa créativité
La crĂ©ativitĂ© occupe une place centrale parmi les magazines auxquels je suis fidĂšle. On y retrouve des idĂ©es de do it yourself, des parcours de jeunes artisans ou encore des illustrations trĂšs travaillĂ©es. Dans Flow, lâimage est particuliĂšrement mise en valeur chaque mois Ă travers le travail dâillustratrices talentueuses. Elles viennent mettre en couleur des concepts parfois abstraits et permettent de faire jouer son imagination et encourager la prise dâinitiative.
En lisant un article sur les Ă©changes Ă©pistolaires par exemplaire je vais penser Ă toutes ces occasions oĂč je pourrais faire de mĂȘme. On se projette assez facilement dans les idĂ©es proposĂ©es et câest une vraie source dâinspiration. Ă titre dâexemple, câest grĂące Ă ces lectures que je me suis lancĂ© dans la crĂ©ation dâun puzzle de 2000 piĂšces ou encore que jâai dĂ©butĂ© lâaquarelle.
2. Se faire son avis à travers les références bibliographiques
Si certains articles de ces publications peuvent sâapparenter Ă un format blog, leur plus-value se trouve dans la diversitĂ© des rĂ©fĂ©rences citĂ©es permettant dâaller plus loin dans la rĂ©flexion. Cela offre une variĂ©tĂ© de suggestions de livres et permet de dĂ©couvrir des courants de pensĂ©es.
JâapprĂ©cie particuliĂšrement les pages consacrĂ©es Ă un philosophe ou un penseur dans Flow qui vulgarise ses idĂ©es principales toujours accompagnĂ©es dâillustrations qui apportent leur touche de modernitĂ©. Si vous ĂȘtes en dĂ©saccord avec lâinterprĂ©tation de certains concepts remplis dâanglicismes, il est tout Ă fait possible de creuser et se faire un avis personnel plus Ă©clairĂ©.
3. Parler à un public « privilégié »
Ce public reprĂ©sente Ă mes yeux une catĂ©gorie de lecteurs et de lectrices qui a le temps de se soucier du dĂ©veloppement personnel et de sâinterroger sur ces sujets qui ne semblent pas essentiels au prime abord. Lâexpression anglaise « white girl problems » (trĂšs utilisĂ©e sur internet qui peut se traduire par « problĂšme de riches ») prend tout son sens dans ce contexte car on se confronte assez vite Ă des sujets destinĂ©s aux jeunes urbains et actifs qui ont fait des Ă©tudes et qui rĂȘvent dâĂ©vasions et de voyages. On y aborde assez peu (voire jamais) le sujet des discriminations et des diffĂ©rentes formes de prĂ©caritĂ© ce qui selon moi serait une vraie valeur ajoutĂ©e. Lâenjeu principal semble ĂȘtre lâaccomplissement de soi au sein dâun groupe social dĂ©jĂ privilĂ©giĂ©.
Il faut Ă©galement souligner que le prix Ă lâunitĂ© de ces magazines est bien souvent supĂ©rieur Ă 5âŹ, on atteint 7,90 ⏠pour un exemplaire de Flow.
4. Faire du « réchauffé » au fil des numéros
Les sujets relatifs au dĂ©veloppement personnel ne sont pas inĂ©puisables. Bien au contraire. Dâun titre Ă un autre et au sein mĂȘme dâun numĂ©ro on peut retrouver assez facilement des thĂ©matiques qui se font Ă©cho tel que le concept du bonheur, les interrogations sur le sens de la vie et jâen passe. Rien nâest plus agaçant que dâavoir lâimpression de lire les mĂȘmes tournures de phrases Ă quelques variantes prĂšs. Combien de fois ai-je pu lire des dictons comme « vivez lâinstant prĂ©sent, soyez en pleine conscience dans votre environnement » ou encore « osez et soyez lâacteur de votre vie car personne ne le fera Ă votre place ».
Alors oui, pour une personne qui se sent perdue Ă un moment de sa vie ces phrases peuvent avoir un Ă©cho positif mais cela donne rapidement lâimpression dâĂ©couter un disque rayĂ© Ă cause de son usure. Pire, certains articles semblent nourrir lâinjonction au bonheur et finissent par sonner creux. Savoir quâune journaliste a testĂ© une semaine sans son tĂ©lĂ©phone portable et quâelle a redĂ©couvert la puissance des balades en forĂȘt nâa pas un rĂ©el impact sur mon propre mode de vie.
Pour rĂ©sumer, je dirai que ces magazines que lâon voit fleurir un peu partout chez nos marchands de journaux sont des sources dâinspiration crĂ©ative mais aussi littĂ©raire. NĂ©anmoins je nâenvisage pas de mâabonner Ă une publication en particulier et prĂ©fĂšre me procurer les numĂ©ros Ă lâunitĂ©, lorsque le cĆur mâen dit.
Pour en savoir plus sur Flow rendez-vous sur leur compte Instagram